Art comme Amour, Video comme Vie
Dreaminsomnia (불면꿈)
#104
A short experimental film of JiSun LEE
2022 / 9’45’’ / color / stereo
Original music with modified sitar and digital keyboard by Eliott JEAN-DIT-PANNEL
Un court-métrage expérimental de JiSun LEE
2022 / 9’45’’ / couleur / stéréo
Musique originale avec sitar modifié et clavier numérique par Eliott JEAN-DIT-PANNEL
(1 min. Teaser Trailer)
La nuit est aussi noire que blanche. Après-minuit où le jour s’est éloigné et la nuit épaisse étourdit, deux individus vivent deux conscients opposés. Celle qui dort rêve. Elle rêve de milliers d’histoires, des souvenirs inventés, des rêves dans les rêves, des imaginations submergées. Celui qui veille rêve également. Au lieu de résister, il accepte l’insomnie, il la déguste. Les yeux brillent aux étoiles et le cerveau s’active. Le sommeil décalé, le temps synchronisé, les deux âmes rêvent. La veilleuse de jour filme le veilleur de nuit. Le veilleur de nuit s’invente aux yeux de la dormeuse de nuit. Les séquences filmées ‘chez lui’ s’enchaîne bout à bout à l’ordre du temps mêlé. Les poussières se dissipent dans les images qui viennent de la vie réelle, qui n’est plus réelle du tout. La virtualité se couche dans les animations poussiéreuses. Le temps de rêve et celui d’insomnie, les deux se ressemblent. Le jour se lève de bonne heure. Chacun des deux accueille le matin. La lumière s’assoit sur la nuit, tantôt blanche, tantôt noire.
JiSun LEE, 2022.
La musique se charge d’une mission conceptuelle : faire ressentir les sensations physiques et mentales d’une insomnie. La légèreté d’un cerveau libre de toutes contraintes vient s’opposer au poids d’un éveil forcé affectant le corps et l’esprit. Les sensations viennent être filtrées, comme évaporées. La pensée évolue lentement vers des événements bruts et percutant, entre silences et tensions. Ainsi la machine enclenche des cycles de durées très variables de pianos électriques et de cordes frappées. Leurs impacts résonnent, comme une dualité entre les timbres. L’utilisation d’un Larsen par un bourdon connecté à l’écran alourdi l’instant marquant. Les images rêveuses d’un esprit fatiguées se lient d’un point commun avec l’art musical : ils sont au-delà de l’organique et du saisissable.
Eliott JEAN-DIT-PANNEL, 2022.